La Chine se félicite du «rejet d’une intervention étrangère» en Syrie

Au lendemain de la conférence de Tunis, Pékin s'est félicité du « rejet d’une intervention étrangère » en Syrie. Après avoir bloqué début février 2012 une résolution au Conseil de sécurité, la Chine et la Russie ont refusé d’assister à la rencontre. Les autorités chinoises qui craignaient de se retrouver isolées sur la scène arabe, approuvent le consensus adopté en Tunisie.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

C’est un « ouf » de soulagement pour Pékin. A en croire l’agence Chine Nouvelle (Xinhua), ce qui s’est passé à Tunis ce 24 février 2012 va dans le sens de la diplomatie chinoise. Chacun voyant la Syrie à sa porte, Xinhua retient surtout les mots du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabir al-Arabi qui a refusé toute forme d’intervention étrangère en Syrie : « La majorité des pays arabes ont commencé à comprendre que les Etats-Unis et l’Europe dissimulaient un poignard derrière un sourire estime l’agence officielle, tandis qu’ils semblent agir pour des motifs humanitaires en réalité ils ont des ambitions hégémoniques cachées ».

La Chine voulait absolument éviter qu’on lui refasse le « coup » de la Libye, affirme encore en substance l’agence d’Etat : « Les pays arabes ont souhaité s’assurer qu’une tragédie similaire à celle en Libye ne se déroulerait pas en Syrie »

Deux États contre 60

La crainte de la diplomatie chinoise était de se retrouver isolée sur la scène arabe. Elle approuve donc la « solution politique » décidée à Tunis où plus de soixante pays étaient représentés : « Lors de la réunion, le groupe est parvenu à un consensus afin d'éviter une militarisation du conflit, en se déplaçant vers une solution politique avec la reconnaissance de l'opposition du Conseil national syrien en tant que "représentant légitime" pour le peuple syrien ».

Le China Daily note ce 25 février l’appel lancé par Hillary Clinton, qui a incité la communauté internationale à pousser la Chine et la Russie à « changer de position ».

L’envoyé spécial chinois pour le Moyen-Orient est aujourd’hui à Londres après avoir passé cinq jours dans la région -Arabie Saoudite, Qatar, Palestine, Jordanie, Israël- où il a tenté d’expliquer le veto chinois. « La position de la Chine n’a pas été comprise par certains pays a répété Wu Sike, ajoutant que la Chine ne cherche à protéger personne en Syrie ».

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