Avec notre correspondante à Ryad, Clarence Rodriguez
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite est furieux et il l’a fait savoir au président russe. Dmitri Medvedev l’appelait au téléphone justement pour lui exposer son point de vue sur la crise en Syrie mais aussi pour proposer un dialogue entre les pays du Golfe et la Russie.
Le souverain Abdallah n’y a pas été par quatre chemins : il lui a vertement répondu que «tout dialogue sur la Syrie est désormais vain». En clair, les Russes auraient dû consulter les pays arabes avant d’opposer leur veto au Conseil de sécurité le 4 février dernier. On se rappelle que ce jour-là le double veto sino-russe avait empêché l’adoption d’une résolution contre le régime de Bachar el-Assad et provoqué alors la colère du monarque saoudien.
En réaction à l’échec du Conseil de sécurité et surtout pour dénoncer les massacres collectifs en Syrie, les monarchies du Golfe avaient expulsé les ambassadeurs syriens et rappelé leurs diplomates en poste à Damas. Trois semaines plus tard, force est de constater que les mesures drastiques imposées au régime d’el-Assad demeurent inefficaces. A l‘instar des pays arabes l’Arabie saoudite se sent totalement impuissante face aux massacres quotidiens perpétrés par le régime répressif syrien.