ONU : l’Assemblée générale condamne massivement la répression en Syrie

L''Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant à une très large majorité la répression en Syrie. Après avoir été bloquée par la Russie et la Chine, au Conseil de sécurité, quelques jours plus tôt, la résolution a été adoptée le 16 février. Cette résolution n'est pas contraignante, mais c'est un geste politiquement fort. Elle exige du gouvernement syrien qu'il mette fin à ses attaques contre la population civile, soutient la médiation de la Ligue arabe et recommande, enfin, la nomination d’un envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

Le vote de L’Assemblée générale de l’ONU a condamné à une très large majorité la répression en Syrie. La résolution adoptée par 137 voix contre 12 est la même que celle qui avait été rejetée par le Conseil de sécurité. Elle demande le retrait des forces armées et une transition démocratique en Syrie.

Le vote de l’Assemblée générale est avant tout une réponse

au veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité. La résolution est symbolique puisque l’Assemblée générale n’a pas de pouvoirs contraignants, mais c’est la première fois que l’ONU parle d’une seule voix sur la Syrie.

Le vote souligne l’isolement du régime syrien condamné par plus de 80 % des membres des Nations unies et rejette la Russie et la Chine dans un camp du non peu recommandable aux côtés de l’Iran, de la Corée du Nord, du Zimbabwe ou de Cuba.

L’ambassadeur syrien dénonce un soutien apporté à ce qu’il qualifie de « groupes armés terroristes » dans le but de démanteler son pays.

Le secrétaire général Ban Ki-moon salue de son côté un message « attendu depuis longtemps » Il doit maintenant nommer un représentant spécial pour la Syrie qui doit contribuer à maintenir la pression sur les autorités syriennes.

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En Syrie, deux figures de la révolte ont été arrêtées : il s'agit du journaliste Mazen Darwich et la blogueuse Razzan Ghazzawi. Douze autres personnes ont été interpellées à Damas, dans les locaux du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression.

Par ailleurs, au moins vingt-deux personnes sont mortes le 16 février dans le pays, notamment à Damas, Deraa, à Homs toujours bombardé ainsi qu'à Idleb. Idleb, dans le Nord-Ouest, où d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les forces du régime ont commis un véritable massacre, tuant dix-neuf personnes dont onze d'une même famille.

Pas de quoi, toutefois, décourager les militants pro-démocratie qui appellent à une grande manifestation ce vendredi. Ils parlent d'une « nouvelle étape »  pour la contestation. Ils rejettent, aussi, avec force le projet de nouvelle Constitution annoncé par Damas et appellent au boycott du référendum prévu dans 10 jours.

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