Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Pékin est décidément le grand incompris de cette affaire syrienne. C’est en tous cas ce que répète inlassablement depuis plusieurs jours la presse officielle. La résolution sur la Syrie a été adoptée alors que la Chine se réveillait à peine. Visiblement les journaux avait déjà préparé leur argumentaire : « La voix de la Chine n’est pas suffisamment forte dans le monde, on est très souvent critiqué, note ainsi le Huanqiu Shibao. Ces critiques, qui ont l’air très morales servent en réalité les intérêts des Occidentaux. L’indifférence est dans ce cas la meilleure des réactions », conclut l’éditorialiste du quotidien.
Les autorités chinoises sont pourtant loin d’être indifférentes aux critiques. Depuis le double veto russe et chinois du 4 février au Conseil de sécurité, Pékin tente de se démarquer de Moscou : « La Chine ne protègera absolument aucune partie, y compris le gouvernement syrien » et Pékin est disposé à travailler sur la question des violences en Syrie dans le cadre des Nations unies, affirmait mardi dernier le Premier ministre Wen Jiabao.
Ce 17 février, la diplomatie chinoise ne donne pas plus de précisions concernant l’agenda du vice-ministre des Affaires étrangères, Zhai Jun, envoyé à Damas jusqu’à demain samedi. Il s’agit certainement, une nouvelle fois pour Pékin d’afficher ses efforts de médiation. Comme lors de la crise libyenne, la diplomatie chinoise se dit ouverte à l’opposition : une délégation d’opposants syriens a été reçu à Pékin la semaine dernière.