Les eurodéputés demandent aux 27 de geler les contacts avec Damas

Le Parlement européen accroît la pression sur le régime du président syrien Bachar el-Assad. Les eurodéputés, réunis à Strasbourg ce jeudi 16 février, demandent aux 27 membres de l’Union européenne de rappeler leurs ambassadeurs en poste en Syrie et à geler les contacts avec les ambassadeurs de Damas présents en Europe. Les eurodéputés ont par ailleurs rappelé dans une résolution que Bachar el-Assad a perdu toute légitimité aux yeux du peuple syrien. Une décision qui intervient à quelques heures d’un vote à l’Assemblée générale des Nations unies.

Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg

Les eurodéputés demandent au gouvernement de Damas d’autoriser les organisations internationales d’aide humanitaire à entrer dans le pays. Il faut, ajoutent-t-ils, que le principal fournisseur d’armes étranger du gouvernement syrien, la Russie, arrête immédiatement ses livraisons.

Certains eurodéputés auraient aimé aller plus loin. C’est le cas de Véronique de Keyser, députée socialiste belge, qui regrette que l’on ne puisse pas pour le moment armer l’opposition : « nous connaissons les tortures. Nous connaissons les assassinats. Nous voyons les vidéos et nous entendons les gens. Nous discutons avec eux. Ce que nous ne connaissons pas, c’est le fait que certaines mesures que nous prendrions soient opérationnalisables ou non. Est-ce que nous avons vraiment des canaux pour acheminer des armes ? Comment cela est interprété ? Tout cela, nous ne le savons pas ».

C’était pourtant l’une des revendications des deux militants syriens reçus à Strasbourg au Parlement. Ils demandaient également l’instauration d’une zone d’interdiction aérienne. Mais pour Arnaud Danjean, eurodéputé français et membre de la commission Défense, cette « no-fly zone » n’a pas lieu d’être. « J’ai l’impression qu'une no-fly zone, dans l’esprit de beaucoup, c’est un peu la formule magique pour implorer une intervention militaire occidentale comme nous l’avons vue en Libye, explique Arnaud Danjean. Nous assistons notamment à Homs à des tirs d’artillerie lourde, des tirs de chars, des chars qui prennent position autour de quartiers de la ville. Contre ça, une no-fly zone ne peut rien faire ».

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