En Syrie, le régime a annoncé ce mercredi la tenue d'un référendum le 26 février sur un projet de nouvelle Constitution qui mettrait fin au monopole du parti Baas au pouvoir depuis près de 50 ans, et limiterait à deux mandats de 7ans, l'exercice de la présidence.
La Constitution syrienne actuelle, adoptée en 1973, prévoit dans son article 8 que le parti Baas, au pouvoir depuis 1963, est « le dirigeant de l'Etat et de la société ». Le nouveau texte propose de supprimer cette clause mais précise qu'il sera « interdit de créer des partis sur des bases religieuses, confessionnelles ou raciales ».
La suppression de l'article 8 de la Constitution - qui proclame la suprématie du parti Baas, celui du président Bachar el-Assad - était l'une des revendications essentielles des opposants au début du mouvement de contestation.
Selon Moscou, il s'agit d'« un pas en avant ». « Une plaisanterie » pour Washington. « De notre point de vue, il semble que Assad brandisse une feuille de papier pour organiser un vote qu'il contrôle afin de se maintenir au pouvoir, a expliqué Victoria Nulland, porte-parole du département d'État, Assad sait ce qu'il faut faire s'il se soucie de son peuple. La violence doit cesser et il doit se retirer pour laisser place à une transition ».
Pour Ayman Abdel Nour, qui dirige le site d'information anti régime All4Syria basé aux Etats-Unis, et qui revendique 50 000 connexions par jour, ce projet de constitution laisse à nouveau tous les pouvoirs entre les mains du président Bachar el-Assad.
Mise en place de corridors humanitaires
Alors que la situation en Syrie devient de plus en plus violente, notamment du côté de Homs et de Hama, -au moins 33 personnes ont été tuées ce mercredi 15 février 2012- le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a déclaré souhaiter à nouveau que l'ONU discute de la création de couloirs humanitaires en Syrie, une idée déjà défendue par Paris en novembre dernier et qui n'avait pas eu de suite.
L'idée de « corridors humanitaires permettant aux ONG d'atteindre les zones qui font l'objet de massacres absolument scandaleux devrait être reprise au Conseil de sécurité », a ajouté le ministre.
Son homologue russe Sergueï Lavrov a réagi en déclarant : « La proposition française d'instaurer des corridors humanitaires en Syrie ne peut aboutir que si elle est approuvée par toutes les parties syriennes ». Le ministre russe des Affaires étrangères a annoncé qu'il en discuterai ce jeudi avec son homologue français, Alain Juppé.
Pour Hicham Hassan, porte-parole du CICR, le Comité International de la Croix-Rouge pour le Proche-Orient, qui a participé à des opérations lors de mises en oeuvre de couloirs humanitaires notamment au Soudan, la configuration en Syrie est bien différente.