C’est le discours religieux opposé à la grève générale qui a joué le rôle le plus déterminant dans la mobilisation. L’islam officiel -avec le cheikh de la grande mosquée d’Al Azhar et le grand mufti- a concentré ses attaques contre le terme « désobéissance civile ». Le grand mufti a asséné que « la désobéissance » était par définition un concept contraire aux préceptes de l’islam.
Un discours qui a été entendu par les fonctionnaires d’Etat. Plusieurs cheikhs salafistes, très influents dans les milieux ouvriers ont, de leur coté, condamné la grève en réitérant qu’en islam « le travail est religion ». Les Frères musulmans ont publié sur leur site un appel à tous les chômeurs à reprendre le travail des grévistes.
Le patriarche copte orthodoxe a lui aussi condamné les appels à la grève comme allant à l’encontre des intérêts de la nation. Des appels multipliés par les mosquées lors de la grande prière du vendredi ainsi que par les églises. Les organisateurs de la grève, eux, parient sur la durée et sur l’usure progressive du discours religieux face aux problèmes sociaux quotidiens.