Syrie : calme précaire dans la ville de Homs malgré l'absence de résolution à l'ONU

Pour la deuxième fois en quatre mois, la Chine et la Russie ont mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie. Moscou et Pékin n’ont pas fléchi, malgré la violence des heurts précédant le vote. L’opposition syrienne accuse le régime d’avoir tué plus de 230 civils dans la seule ville de Homs vendredi. Hier, samedi 4 février 2012, de nouvelles violences ont été signalées. L’Observatoire syrien des droits de l’homme évoque un bilan de 48 morts, dont 24 civils. La nuit, elle, a été plus calme que la journée. L'impasse politique au Conseil de sécurité de l’ONU ne semble pas pour l’instant avoir attisé la tension dans le pays.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

On pouvait s’attendre à une offensive de l’armée syrienne, notamment dans la ville de Homs qui est à 80 % contrôlée par l’opposition armée, ou encore dans la région de Idleb, non loin de la frontière turque. Mais au contraire, la nuit a été relativement calme. Il y a eu des accrochages dans la ville de Homs, des tirs d’obus, et des tirs sporadiques de mitrailleuses. Mais on n’en est pas encore à l’assaut général promis par le président Bachar el-Assad notamment à l’un de ses visiteurs libanais.

Les Syriens étaient divisés au sujet du résultat du vote du Conseil de sécurité. Dans les régions contrôlées par l’opposition, la population est descendue pour exprimer sa colère contre la Russie et la Chine, pour scander des slogans contre ces deux pays et parfois même brûler des drapeaux, alors que les partisans du régime se sont rassemblés sur la grande place de Damas, une partie de la nuit et devant les ambassades de Chine et de Russie, pour remercier ces deux pays pour avoir sauvé la Syrie du « complot », comme ils l’affirment.

Changement de tactique

Dans son éditorial, le quotidien el-Baas du parti au pouvoir, très sarcastique, a présenté ses condoléances aux comploteurs contre la Syrie, notamment aux émirs du pétrole pour la gifle qu’ils ont reçue au Conseil de sécurité.

Dans une déclaration à la presse relayée par les médias du Golfe, le capitaine du secteur nord de l’armée syrienne libre, notamment dans la région d’Alep, d’Edleb et toute la région qui longe la frontière turque, a annoncé que l’armée syrienne libre changerait désormais de tactique. Ces derniers mois, précise-t-il, son principal souci était de protéger les civils. Il annonce que l’armée syrienne libre va maintenant passer à l’offensive généralisée contre tous les symboles du régime. Rien ne sera épargné. Ni les casernes, ni même la capitale ou les bases militaires, a t-il prévenu.

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