Avec notre correspondant à Tunis, David Thompson
Devant l'intensification de la répression syrienne, le président tunisien Moncef Marzouki a voulu réagir fermement et rapidement ce samedi 4 février 2012. La procédure d'expulsion de l'ambassadeur syrien a été lancée dès le lendemain des bombardements très meurtriers de la ville de Homs.
Le pays initiateur du « printemps arabe » abroge toute reconnaissance du régime de Damas. Une décision, explique Tunis, en réaction à la mort hier de plus de 200 martyrs et aux centaines de blessés civils, en pleine célébration de la fête musulmane du Mouled. Selon Moncef Marzouki, ces massacres perpétrés depuis plus de neuf mois par le régime syrien ne cesserons qu'avec la chute de Bachar el-Assad.
Depuis plusieurs mois, la Tunisie post-révolutionnaire se rapproche donc de l'opposition syrienne. En décembre, Tunis avait d'ailleurs accueilli le deuxième sommet du Conseil national syrien, inauguré par le président Moncef Marzouki en personne.
Sa décision de rompre tout lien diplomatique avec Damas a été saluée par des dizaines de manifestants anti-Bachar el-Assad devant l'ambassade syrienne à Tunis. Tous espèrent que la Tunisie sera suivie par d'autres pays de la Ligue arabe pour isoler un peu plus le régime de syrien.