Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’instabilité politique qui s’installe en Egypte a pour conséquence une recrudescence de la délinquance. A al-Arich dans le nord du Sinaï, des inconnus ont fait sauter, pour la douzième fois en un an, le gazoduc fournissant le gaz à l’est de la péninsule égyptienne, mais aussi à Israël et à la Jordanie. A Ismaïlia sur le canal de Suez, des hommes armés ont attaqué un poste de police, tuant deux officiers et libérant les prisonniers. Des attaques qui ont eu lieu contre plusieurs autres postes de police aux quatre coins de l’Egypte.
L’armée, appelée à la rescousse, a renforcé sa présence autour d’édifices jugés stratégiques comme le ministère de l’Intérieur et l’immeuble de la radio télévision.
Le Conseil suprême des forces armées, à la tête de l’exécutif, a par contre refusé de déployer ses troupes dans les rues du pays pour venir en aide à une police débordée. Les militaires craignent qu’un tel déploiement n’accroisse la colère des militants qui réclament leur départ. Résultat : même des partisans de l’armée commencent à se poser des questions sur l’utilité des militaires au pouvoir.