Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’investissement du ministère de l’Intérieur par les manifestants est symptomatique de la grave crise que traversent les forces de l’ordre. Des forces de l’ordre qui ont appelé l’armée à la rescousse et demandé l’aide de députés pour obtenir une trêve : La police cessera de tirer sur les manifestants si ceux là cessent de l’attaquer.
Explosion de la criminalité
Mais la crise n’est pas que politique. La police est impuissante face à la montée de la criminalité. Vendredi 3 février, des hommes armés ont attaqué le poste de police d’Al Marg dans la banlieue Est du Caire. Ils ont libéré les prisonniers et emprisonné les policiers. Des touristes américaines, enlevées dans le Sinaï, ont été libérées après l’intervention de chefs bédouins. Il y a quelques jours, le même scénario se déroulait avec vingt-cinq experts chinois.
Dans la semaine, une grande banque, un fourgon blindé, un bureau de poste et des dizaines de magasins ont été attaqués par des bandes armées. Sans oublier l’explosion des enlèvements, cambriolages, vols d’autos et violences contre les personnes. Une situation qui a débouché sur la création de milices populaires et le lynchage de criminels présumés dans plusieurs quartiers et villages d’Egypte.