En Egypte, les affrontements entre manifestants et militaires font de plus en plus de victimes

Les violences se sont poursuivies au Caire, en Egypte, ce vendredi 3 février 2012, deux jours après le drame dans le stade de Port-Saïd qui a fait 74 morts à l'issue d'un match de football. Deux manifestants sont morts dans la capitale, asphyxiés par des gaz lacrymogènes tirés par les forces de l'ordre. Des heurts ont également été rapportés dans la ville de Suez. Le Conseil supérieur des forces armées est plus que jamais sous le feu des critiques.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Malgré la tombée de la nuit, les manifestants de la place Tahrir ne se sont pas essoufflés. Ils continuent à réclamer le départ des militaires et à s’en prendre au maréchal Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, considéré comme la source de tous les maux de l’Egypte. La même attitude que les manifestants avaient eue contre l’ex-président Moubarak.

A quelques centaines de mètres, un millier de manifestants poursuivent sans relâche leur siège du ministère de l’Intérieur. Ils caillassent les policiers qui bloquent les abords du ministère tandis que ceux-ci répondent à coups de fusil à pompe et de grenades lacrymogènes. Une bataille qui fait de plus en plus de victimes, évacuées par motos d’abord puis par ambulances.

Les victimes du gaz sont souvent traitées sur place tandis que celles touchées par le plomb des cartouches sont dirigées vers les hôpitaux les plus proches. Des hôpitaux qui commencent à être débordés.

Une situation qui semble pour l’instant sans issue. Pas question de céder au chaos, affirment les militaires. Pas question de laisser passer le crime, répondent les manifestants.

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