Egypte : les militaires désemparés face à la poussée de violence dans le pays

La capitale égyptienne a été le théâtre, hier vendredi 3 février, une nouvelle fois, de graves incidents. Mais les affrontements touchent aussi d’autres villes. Le bilan de ces trois jours de violence est de 7 morts et 2500 blessés et le pouvoir, lui, ne sait comment réagir.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le Caire était bien évidemment le centre des manifestations, notamment le ministère de l’Intérieur qui a été assiégé par les manifestants venus de la place Tahrir à quelques centaines de mètres de là seulement. Les attaques n’ont pratiquement pas faibli, malgré le nombre de victimes. Même situation à Suez, l’autre ville où la révolution du 25 janvier 2011 avait éclaté. Dans cette cité, le quartier général de la police est attaqué depuis deux jours.

La tension monte également du côté d’Alexandrie, dont le siège de la police est pris pour cible, et où des manifestations se déroulent devant la caserne générale la ville. La contestation commence à toucher d’autres villes, comme en Haute-Egypte, en Moyenne-Egypte, à Siout et ailleurs.

Appel au calme dérisoire

Les militaires sont presque embarrassés. Ils ne savent pas comment réagir. Ils ont publié, sur leur page Facebook, un communiqué qui appelait au calme et au respect des biens publics. Mais sur le terrain, le message n’a pas convaincu les manifestants puisque ceux-ci ont réitéré leur slogan qui appelle à l’exécution du maréchal Tantaoui, commandant en chef des forces armées, à la tête du pays.

Même embarras chez les Frères musulmans qui contrôlent le Parlement avec les salafistes. Ils occupent pratiquement les trois quarts des sièges, mais comme ils ont scellé une sorte d’alliance tacite avec l’armée, les voilà dans l’impasse. En dehors de quelques appels au calme, aucune initiative n’est venue des Frères musulmans, contrairement aux laïcs du Parlement, qui eux, essaient de résoudre le problème par tous les moyens.

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