Syrie : la Russie poursuit ses livraisons d’armes et tient à ses contrats

En dépit de l’opinion internationale, la Russie va continuer d'exporter des armements à la Syrie malgré l'escalade de la violence dans ce pays. Le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov a même indiqué jeudi 2 février qu’il n'y avait aucune restriction dans ce domaine. Malgré ses difficultés financière, la Syrie est le principal client de Moscou au Moyen-Orient.

Selon le cabinet spécialisé Cast à Moscou, la Russie a vendu l'an dernier pour près de 960 millions de dollars d'armement à la Syrie. Les deux pays sont liés par 6 milliards de dollars de contrats d'armement signés ces dernières années et la Russie « remplira ses obligations commerciales », soulignait récemment le ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.

Des contrats qui pèsent lourd

Depuis la période de la guerre froide, Moscou a toujours été le fournisseur d'armes attitré du régime de Damas. Blindés, fusils d'assaut, hélicoptères… toute l'armée syrienne est équipée de matériel d'origine soviétique. Mais les contrats en cours portent sur de la haute technologie et impliquent des fleurons de l'industrie de défense russe. Ainsi l’avionneur MIG, qui a bien du mal à vendre ses appareils, a décroché un contrat pour 24 MIG 29M2 ultramodernes.

Damas a aussi commandé des missiles antinavires supersoniques et des batteries de missiles sol-air Patsir et S300, comparables aux Patriots américains. Moscou assure que tous ces armements lourds ne sont pas utilisés dans la répression. Signe de soutien au régime, le mois dernier Moscou a dépêché en Syrie son unique porte-avions, le Kouznetsov. Lors d'une escale dans la ville côtière de Tartous, qui abrite une base navale russe, le chef d'état-major de l'armée syrienne, le général Dawood Rajiha, avait même été reçu à bord du Kouznetsov. Lors de la révolution en Libye, la Russie a perdu des milliards de dollars de contrats d'armement et elle ne veut manifestement pas que cela se reproduise. 

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