Une bannière noire ornée d'un cercle jaune et de la chahada, la profession de foi musulmane, a été hissée sur la citadelle de la ville de Radah. C'est celle des combattants d'al-Qaïda. « Ils ont envahi les faubourgs de la ville après avoir prêté allégeance au chef d'al-Qaïda Ayman al-Zawahiri, lors des prières de dimanche soir », a expliqué un habitant joint par téléphone par l'agence de presse Reuters.
Visiblement, quelques heures ont suffi aux hommes du réseau extrémiste pour prendre le contrôle de la ville et du quartier général de la police. Al-Qaïda met de toute évidence à profit l'affaiblissement du pouvoir central à Sanaa, confronté depuis un an à une révolte populaire, pour renforcer sa présence dans le sud et l'est du Yémen.
En mai dernier, des centaines de combattants se réclamant des « Partisans de la charia », une organisation liée à al-Qaïda, avaient pris le contrôle de Zinjibar, la capitale de la province sudiste d'Abyane, avant d'étendre leur contrôle à d'autres localités voisines.
La prise de la ville de Rada rapproche les combattants d'al-Qaïda de la capitale. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'à deux heures de route de Sanaa. Cette position leur permet également de contrôler le noeud routier stratégique qui relie la capitale aux régions du sud et du sud-ouest du Yémen.