Les manifestants yéménites déterminés malgré la sanglante répression

Au Yémen, l'opposition a de nouveau rassemblé des dizaines de milliers de manifestants, ce dimanche 25 décembre 2011, alors que la veille une marche de protestation s’était terminée de façon tragique à Sanaa. Les manifestants, partis de Taez pour réclamer la traduction en justice du président Saleh, ont été sévèrement réprimés par les forces de l'ordre à leur arrivée dans la capitale. Un bilan fait état de 13 morts et de dizaines de blessés mais les graves incidents de samedi ont renforcé la détermination des militants.

Le bilan de ce dernier épisode montre que le Yémen est enfoncé dans une violence politique dont il lui sera d'autant plus difficile de sortir que les déclarations du président sortant restent profondément ambigües. Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, ne renonce pas. Certes, il annonce son départ prochain pour les Etats-Unis mais il précise bien que son absence sera provisoire. Il dit qu'il reviendra car il ne veut pas abandonner tous ceux qui lui ont été dévoués au cours de ces onze derniers mois de crise.

Il a bien signé le mois dernier un accord de transfert de pouvoir à son vice-président chargé d'organiser un scrutin présidentiel au mois de février. Mais, tout en déclarant son retrait des activités politiques, il annonce dans la même phrase qu'à son retour il descendra dans la rue en tant que membre de l'opposition.

En fait, il semble qu'à ce stade il n'ait plus guère le choix. Ses opposants ne lui pardonnent pas la brutalité de la répression et d'avoir sacrifié le pays à ses ambitions, ils sont furieux contre la clause d'immunité contenu dans l'accord, ils ne veulent pas l'appliquer et ils sont de nouveau rassemblés ce dimanche à Sanaa pour exiger la mise à mort de celui qu'ils appellent « leur bourreau ».

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