Yémen : le calme avant la tempête?

Au moins dix-neuf personnes ont péri au cours des quatre derniers jours dans la ville de Taez, au sud de la capitale yéménite. Les heurts opposent les forces du régime et des combattants tribaux qui supportent l’opposition. Vendredi, le vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a ordonné un cessez-le-feu et le retrait des soldats et des milices de Taez, en vain. Ces violences fragilisent la mise en application du plan du Golfe signé le 23 novembre dernier par le président yéménite Ali Abdullah Saleh. La feuille de route du Golfe prévoit sa démission le 21 février 2012, date de la prochaine élection présidentielle.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

Dans la capitale yéménite on vit dans l’illusion. Illusion que la vie va bientôt reprendre un cours normal… Pourtant, plus d’une semaine après la signature du plan du Golfe, aucun signe de retour à l’ordinaire à Sanaa. L’électricité n’alimente les foyers toujours qu’en moyenne deux heures par jour, les points de contrôle militaires quadrillent toujours la ville et les opposants au régime restent mobilisés autour de l’université où ils campent depuis neuf mois.

Eux ne sont pas satisfaits par la feuille de route des monarchies arabes. Les protestataires refusent l’immunité accordée à Ali Abdullah Saleh et son entourage ; et ne voient pas de réelle chute du régime. Si le document prévoit le départ d’Ali Abdullah Saleh dans moins de trois mois, qu’en est-il de ses proches ?

Jusqu’à la prochaine élection présidentielle, pas de changement prévu. Ensuite ce sera au nouveau président élu de décider du sort des neveux et du fils d’Ali Abdullah Saleh à la tête d’importantes branches de l’armée.

Choisi comme candidat de consensus pour le pouvoir et l’opposition, Abd Rabbo Mansour Hadi actuel vice-président devrait prendre la tête du pays. « Je lui fais entièrement confiance, nous sommes en très bons termes », confesse un officier supérieur membre de la famille Saleh, visiblement peu inquiet pour son futur.

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