Au Yémen, les manifestants appellent au départ du président et de l’opposition

Des combats entre la Garde républicaine yéménite et une milice tribale au Yémen ont fait 9 morts et 23 blessés ce vendredi 11 novembre à Taëz. Des combats qui interviennent alors qu'un émissaire de l'ONU venait d'arriver à Sanaa pour tenter à nouveau de convaincre le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 33 ans, de se retirer dans le cadre du plan proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG). A trois reprises, Ali Abdallah Saleh a refusé de le ratifier au dernier moment. Sur place, de plus en plus de Yéménites appellent au départ du régime et de l’opposition.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

« Qu’ils s’en aillent tous ! »... La famille Saleh au pouvoir, la famille al-Ahmar à la tête d’une des plus puissantes confédérations tribale du pays et du parti Islah, la composante principale de l’opposition politique, et enfin, Ali Mohsen, un général qui a fait défection à Ali Abdallah Saleh au printemps dernier. Trois acteurs considérés par une grande majorité des Yéménites comme les responsables de l’instabilité chronique dans le pays depuis près d’un an.

Ainsi, depuis quelques semaines, ce nouveau slogan appelant les leaders du régime et de l’opposition à partir, se répand à travers la vieille ville de Sanaa. Hussein Sabanko est un habitant du cœur historique de la capitale yéménite : « L’idée est venue d’une famille de la vieille ville dont l’un des fils a été tué par un obus tombé sur leur maison. L’Etat n’a pas parlé de l’affaire et a été incapable de donner une explication aux victimes. Nous sommes fatigués », explique-t-il.

Chaque vendredi, depuis de deux semaines, les habitants du centre de Sanaa défilent dans leur quartier. Sur les banderoles et dans les bouches, un message adressé au reste des habitants de la capitale. « N’allez ni sur l’avenue 60, point de rencontre des opposants au régime, ni sur l’avenue 70 où se retrouvent les fidèles du régime. Les deux partis sont corrompus ! »

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