La Prix Nobel de la paix Tawakkul Karman appelle à des sanctions contre le régime yéménite

De passage à Paris lundi 7 novembre 2011, la Yéménite Tawakkul Karman, prix Nobel de la paix en 2011, a rencontré le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et en a profité pour lancer un appel à la communauté internationale. Elle réclame un gel des avoirs du président Saleh et le transfert de son dossier à la Cour pénale internationale. Tawakkul Karman s’est également exprimée sur la victoire d’Ennahda en Tunisie et sur la place des femmes dans le monde arabe.

La révolution yéménite ne suscite pas la même inquiétude auprès de la communauté internationale que celles de Tunisie, d’Egypte ou de Libye. C’est ce qu’a dénoncé Tawakkul Karman, lors de sa visite à Paris le 7 novembre, une étape d’une tournée européenne, au cours de laquelle la jeune femme veut s’appuyer sur son prix Nobel de la paix pour demander à la communauté internationale d’être plus sévère avec le régime d’Ali Abdallah Saleh.

Tawakkul Karman est également revenue sur la victoire des islamistes d’Ennahda fin octobre aux élections tunisiennes. Elle a souligné que « ce parti n'a pas été le seul gagnant des élections », et estimé que cela serait « une erreur d'écarter les mouvements islamistes », de même que les salafistes. « Même les mouvements les plus radicaux pourraient changer et se transformer s'ils participaient à un processus politique », a également avancé la Prix Nobel de la paix, pour qui le plus important est que « ces partis soient convaincus de ces valeurs de modernité, de démocratie, qui sont les véritables valeurs des révolutions arabes ». 

Sa conférence de presse a également été l’occasion de s’exprimer sur l’avenir des femmes dans les révolutions arabes : « Je ne pense pas que les femmes qui ont été à la pointe des révolutions acceptent un retour en arrière qu’il s'agisse de la Tunisie, ou du Yémen », a fait valoir Tawakkul Karman. Avant de se montrer confiante et déterminée pour son pays :« au Yémen, nous savons que quiconque sortirait du cadre de ces valeurs de dignité, d'égalité, de justice, qu'il s'agisse de quelqu'un de gauche ou de droite, nous lui demanderions de partir ».

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