Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Ce n’est plus le contenu du plan du Conseil de coopération du Golfe qui pose problème mais son mécanisme d’application. La première phase est la plus sensible, celle-ci sous-entend la démission d’Ali Abdullah Saleh.
Le président yéménite accepte de déléguer au vice-président la signature du plan du Golfe et l’émission de nouveaux décrets ; en retour, l’opposition permet à Ali Abdullah Saleh de garder son titre jusqu’aux prochaines élections.
Autre avancée majeure des dernières semaines : l’accord sur la nomination du vice-président Abd Rabu Mansur Hadi comme candidat unique pour l’opposition et le régime lors de la prochaine présidentielle.
« Nous sommes proche d’un accord. Le plan du Golfe a été critiqué mais je n’ai vu de meilleure solution, indique Michele Cervone d’Urso, ambassadeur de l’Union Européenne au Yémen, C’est un bon début pour enclencher une transition sur le long terme. Nous encourageons les deux partis à discussion. Ils se connaissent et savent très bien les points qui posent problème. La solution peut être trouvée en un jour, ce n’est qu’une question de volonté ».
En octobre dernier, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont spécifié que « toutes les options sont possibles » pour accélérer une transition au Yémen, laissant la porte ouverte à la mise en place de sanctions en cas d’impasse politique.
Les trois principaux chefs étant en tournée hors du Yémen depuis plusieurs semaines, l'opposition prend aussi son temps dans les négociations avec le gouvernement.
Les organisations internationales des droits de l'homme ont critiqué le manque d'engagement de la Résolution 2014 du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies sur la démission du président Saleh.
La feuille de route du Conseil de coopération du Golfe a été signée en mai dernier par l'opposition et le parti présidentiel.