Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Jusqu’au dernier moment, les ministres des Affaires étrangères des six pays du Golfe réunis au palais royal d’al-Yamamah de Riyad ont retenu leur souffle. Il faut dire qu’à trois reprises déjà, le président yéménite avait fait volte-face à la dernière minute. Cette fois, c’est la bonne.
Jamal Benomar, le représentant de l’ONU qui a suivi point par point la finalisation de l’accord, a confirmé que la signature avait pu se concrétiser grâce à de nombreux amendements apportés au plan initial proposé par le Conseil de coopération des pays du Golfe. Outre l’immunité pour Saleh et de sa famille, l’accord prévoit qu’il demeurera président honorifique durant trois mois.
Le pouvoir provisoire revient désormais à Mansour Hadi, vice-président du pays depuis dix-sept ans. Durant cette période de transition, ce militaire de carrière, reconnu pour être un homme discret et de consensus, devra mettre en place un gouvernement d’union nationale et organiser l’élection présidentielle dans les trois mois à venir.
Ali Abdallah Saleh vient de mettre un terme à trente-trois ans de pouvoir sans partage et à des révoltes meurtrières qui auront duré dix mois. Toutefois, sur place au Yémen, les jeunes contestataires qui campent depuis neuf mois à Sanaa pour réclamer le départ du président yéménite ont rejeté l'accord de transfert du pouvoir signé à Riyad. Et ils ont appelé à des manifestations ce jeudi 24 novembre.