Environ quatre millions de personnes seront touchées par la crise au Yémen en 2012 et auront besoin d'un soutien humanitaire d'urgence. Les agences onusiennes et les organisations humanitaires, dont le travail est coordonné par le Comité permanent inter-agences (IASC) sont alarmistes. Si la crise politique devrait se tasser après l'accord du président Ali Abdallah Saleh de quitter le pouvoir, l'instabilité va se poursuivre dans les douze mois à venir. Or «des millions de personnes sont proches de la famine».
Le ministre yéménite de la Santé estime à environ 500.000 le nombre d'enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition sévère. D'après l'Unicef, le taux de malnutrition dépasse aujourd'hui les 30% dans certaines régions. Des chiffres «comparables à la Somalie» constate une responsable d'Oxfam qui note également que «les prix des aliments de base ont grimpé en flèche», avec des augmentations de 50%. «L'essence est aussi aujourd'hui cinq fois plus chère» dans l'un des pays arabes les plus pauvres.
Le Yémen est en outre fragilisé par un afflux de réfugiés venant de Somalie et d'Ethiopie. Les humanitaires craignent ne pas être en mesure de faire face à cette crise annoncée faute de financements suffisants.