Trop critique à l’égard du régime ? La Maison du cinéma à Téhéran compte 5 000 membres de tous les métiers du cinéma, mais elle est surtout considérée comme la maison commune de tous les cinéastes du pays. Pour le gouvernement, l’engagement de l’institution en faveur des cinéastes comme Jafar Panahi ou Mohammad Rasoulof est devenu apparemment trop politique. Officiellement, le ministère justifie sa décision par le fait que la Maison du cinéma aurait modifié ses statuts sans l’accord des autorités. Selon elles, le syndicat des cinéastes aurait supprimé une mention soulignant l’engagement envers la Constitution iranienne.
Depuis la dissolution forcée de la Maison du cinéma, les cinéastes se mobilisent, même ceux qui sont plutôt proche du pouvoir comme Majid Majidi qui a également signé une pétition. Asghar Farhadi, le réalisateur du film Une séparation et candidat aux prestigieux Oscars en février, a exprimé sa solidarité avec ses collègues et exigé du ministère de revenir sur sa décision.
Ce nouveau chapitre est un pas de plus vers une répression totale de la création cinématographique en Iran. En octobre, malgré une énorme mobilisation internationale, la cour d’appel de Téhéran avait confirmé la condamnation contre le cinéaste emblématique Jafar Panahi à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de filmer. Selon le verdict, le cinéaste avait commis le crime d’avoir commencé un film sur le soulèvement populaire après la réélection très controversée du président Ahmadinejad en juin 2009.
Le cinéaste Mohammad Rasoulouf, qui avait envoyé clandestinement son film Une séparation au Festival de Cannes, avait été condamné à un an de prison ferme. Mais des cinéastes moins connus sont également opprimés. En septembre, la justice iranienne avait arrêté sept cinéastes-documentaristes accusés par le régime de travailler clandestinement pour la BBC en persan, dont la diffusion est interdite en Iran, avant de les relâcher après une intervention de la Maison du cinéma.
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Le site officiel de la Maison du cinéma à Téhéran