En Iran, arrestation de sept cinéastes accusés de travailler pour la BBC

Le climat s'assombrit un peu plus pour les intellectuels en Iran. Sept cinéastes-documentaristes ont été arrêtés le week-end dernier. Ils sont accusés de travailler clandestinement pour la BBC dont la diffusion est interdite en Iran. La chaîne britannique avait peu auparavant retransmis un documentaire sur la vie du guide suprême Ali Khamenei.

La Cinémathèque française parle de « nouvelle offensive du régime contre les milieux du cinéma ».

Ce n'est pas la première fois que des cinéastes sont pris pour cible en Iran. Depuis la « révolte verte » de 2009, des vagues d'arrestations ont eu lieu ; la plus médiatisée étant celle du réalisateur Jafar Panahi en 2010.

Les sept intellectuels arrêtés ont un point commun : celui de s'intéresser aux faits d'actualité politique ou sociale de leur pays à travers leur activité de journaliste ou de documentariste.

Ainsi, Hadi Afarideh, dans son documentaire The Memory of Niavaran, revient-il 30 ans après, sur la prise du palais de l'empereur Reza Pahlavi par les acteurs de la révolution islamique.

Mojtaba Mirtahmasb qui s'était déjà vu confisquer son passeport pour ne pas assister à une projection à Toronto est le co-réalisateur du documentaire Ceci n'est pas un film, présenté au dernier Festival de Cannes, et qui montre un Jafar Panahi, réalisateur, interdit de filmer.

Mirtahmasb n'est pas concerné par l'accusation qui vise les six autres artistes arrêtés et transférés à la prison d'Evin, à savoir la participation à un documentaire de la BBC sur le guide suprême Ali Khamenei. Le régime les a qualifiés d'espions pour le compte de la BBC. La chaîne britannique a rapidement nié que les cinéastes travaillent pour son antenne persane que ce soit officiellement ou officieusement.

La France a réagi ce mercredi à ces arrestations par la voix du porte-parole adjoint du ministre des Affaires étrangères Romain Nadal. Elle s'est dit « vivement préoccupée » et a appelé les autorités iraniennes à libérer ces artistes et « garantir le plein exercice de la liberté d'expression et de création » en Iran.
 

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