Le fauteuil de Jafar Panahi est resté vide à Cannes où il aurait dû être l'un des membres du jury du 63e Festival du Cinéma. Le festival a servi de caisse de résonnance à la mobilisation internationale pour demander la libération de Jafar Panahi. C'est l'avis de Mamad Haghighat, réalisateur et critique de cinéma iranien installé à Paris, il connaît Jafar Panahi depuis quinze ans.
« Le Festival de Cannes a joué un rôle très important. Evidemment, les autres aussi tels que monsieur Kouchner, monsieur Mitterrand et les artistes du monde entier, aussi bien les stars hollywoodiennes que les autres, et même les cinéastes iraniens en Iran qui ont envoyé à plusieurs reprises des lettres ouvertes aux autorités pour qu’on le libère », explique Mamad Haghighat.
Soulagement également d'Abbas Bakhtiari, musicien iranien et lui aussi ami de Jafar Panahi. Abbas Bakhtiari était à Cannes pendant le festival pour lire une lettre que Jafar Panahi a rédigée de sa prison et dans laquelle il annonçait le début de sa grève de la faim. « Nous sommes vraiment très contents après 86 jours où nous n’avons pas dormi, où nous avons travaillé sans arrêt. Après une année de mouvement du peuple iranien, c’est une grande victoire pour nous. »
Jafar Panahi est sorti de prison mais il s'agit d'une libération sous caution, en attendant son procès.