Jafar Panahi, symbole politique du Festival de Cannes, est sorti de prison

Le très médiatisé Festival de Cannes avait multiplié les gestes en faveur d’une libération de Jafar Panahi. « Oui, il a été libéré. Il va bien » a confirmé son épouse Tahereh Saeedi ce mardi 25 mai à l’AFP. Le cinéaste iranien avait été arrêté le 1er mars et avait entamé le 16 mai une grève de la faim pour protester contre sa détention. Le philosophe Bernard-Henri Lévy a affirmé qu’il s’agissait d’une « victoire de la ténacité ».

Un communiqué du bureau du Procureur de Téhéran a indiqué que le cinéaste « a été libéré mardi de la prison d’Evine après avoir déposé une caution de 2 milliards de rials » (163.000 euros). Mais sa libération reste sous caution dans l’attente de son procès. Jafar Panahi soutient ouvertement depuis le début l’opposition au président Mahmoud Ahmadinejad. Il avait été arrêté avec seize autres personnes qui ont également été libérées.

Jafar Panahi avait démenti avoir fait un film contre le régime iranien

Le cinéaste était invité comme juré officiel au festival de Cannes et pendant toute la manifestation une chaise resta vide pour signaler son absence. Lors de l’ouverture du festival, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et celui des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avaient demandé « la libération immédiate » de Panahi. Les plus grandes stars du cinéma (Oliver Stone, Steven Spielberg, Robert De Niro, Martin Scorsese…) avaient lancé une pétition pour la libération du réalisateur. Le 15 mai, dans une lettre écrite en prison et lue sur les marches du Palais, Jafar Panahi avait clamé son innocence et démenti avoir fait un film contre le régime iranien. Samedi dernier, 85 réalisateurs iraniens avaient également réclamé la libération de leur collègue. Jusqu’à aujourd’hui, aucune précision n’a été donnée concernant les charges retenues contre Jafar Panahi.

 

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