Dans le salon de son appartement, Jafar Panahi prend son petit déjeuner, appelle son avocate, commence à lire, ou plutôt à jouer le scénario de son nouveau projet, l’histoire d’une jeune femme qui décide d’étudier les Beaux Arts, contre l’avis de ses parents.
Ce film ne sera jamais tourné, puisque depuis six mois, le pouvoir interdit à Jafar Panahi de filmer. Le cinéaste a fait appel, et c’est cette attente interminable qu’il met en scène dans Ceci n’est pas un film. En arrière-plan, des pétards et des feux d’artifice, ceux de la Fête du feu, une fête désormais illégale en Iran.
Panahi fait de sa situation le sujet de son film : que fait un cinéaste qui n'a pas le droit de travailler, et qui attend qu'on le jette en prison ? Dans Ceci n’est pas un film, on ne sait jamais où commence la vérité et où finit la fiction. Mais, au fond, peu importe, seul compte le résultat : un film admirable, tour à tour comique et poignant, qui filme avec la même élégance le désœuvrement, l'angoisse, et le refus de la résignation.