Syrie: l'enlisement dans la violence

Pour la deuxième fois en deux semaines, la Syrie a été secouée hier vendredi par un attentat, perpétré en plein coeur d'un des quartiers les plus peuplés de Damas, tuant 26 personnes et faisant plus d'une soixantaine de blessés. « Un complot », selon les autorités syriennes, tandis que l'opposition évoque « une manipulation » du pouvoir pour détourner l'attention alors que la répression continue. Les funérailles des victimes doivent avoir lieu ce samedi 7 janvier.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les réactions à l’attentat de Damas, même sur le plan international, laissent présager que la Syrie est entrée dans une longue période de violence incontrôlée.

Toutes les parties ont tenté d’exploiter politiquement cet attentat, au lieu d’en tirer profit pour faire baisser la violence, qui franchit tous les jours de nouveaux paliers. L’opposition syrienne et ses alliés occidentaux accusent le régime d’être responsable de l’explosion, survenue dans sa propre capitale.

Le pouvoir lui, pointe du doigt la mouvance extrémiste islamiste. L’attentat est intervenu à moins de 48 heures d’une réunion de la Ligue arabe, consacrée à l’examen du rapport préliminaire des observateurs arabes, en mission en Syrie depuis deux semaines. Une mission qui est aujourd’hui critiquée par ceux-là mêmes qui se sont beaucoup dépensés pour forcer Damas à accepter leur déploiement sur le terrain.

L’opposition syrienne réclame leur retrait, car selon elle, ils ne voient pas la répression pratiquée par le régime. Le Qatar et la France mènent à nouveau la danse, pour tenter d’internationaliser la crise syrienne, à travers le transfert du dossier au Conseil de sécurité. Mais là-bas, la Russie et la Chine sont en embuscade, pour empêcher le vote de toute résolution contre la Syrie.

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