Ce sont des images crues que les médias officiels syriens se sont empressés de diffuser. Des corps en lambeaux et des flaques de sang dans les rues. Selon le ministre de l'Intérieur, un kamikaze a fait exploser sa charge dans un lieu très fréquenté. Le quartier visé, al-Maïdane, est un haut lieu de la contestation à Damas. On y manifeste contre le régime depuis des semaines.
Les autorités accusent des groupes terroristes d'être derrière l'attentat d'aujourd'hui. Il reste sur la même ligne qu'il y a quinze jours lorsqu'une double attaque avait frappé la capitale, faisant une quarantaine de morts.
L'opposition, elle, pointe du doigt le régime. Il tenterait ainsi de manipuler les observateurs de la Ligue arabe en leur faisant croire qu'il y a bien des organisations terroristes en Syrie, et que le régime n'est pour rien dans les violences de ces derniers mois.
Des manifestations de grande ampleur ont eu lieu ce vendredi 6 janvier 2012 : des dizaines de milliers de personnes à Douma, près de Damas, des rassemblements à Idelb, dans le nord, à Hama, à Lattaquié, entre autres. Les forces de sécurité auraient tiré sur la foule dans plusieurs endroits, des bilans font état d'une vingtaine de morts au total.
Parmi les manifestants anti-régime, certains réclamaient le départ des observateurs de la Ligue arabe, jugés inefficaces. Ces derniers doivent rendre leur premier rapport sur l’évolution de la situation en Syrie ce week-end.