Le marché des changes iranien perturbé

En Iran, la Banque centrale est sur tous les fronts pour enrayer la chute de la monnaie face au dollar. Effrayés par la menace de nouvelles sanctions économiques de la part des Etats-Unis, les Iraniens se ruent depuis dimanche sur les bureaux de change pour convertir leurs rials en billets verts. Un mouvement qui a fait perdre 20% à la monnaie nationale alors qu’un accord de principe entre les pays européens sur un embargo pétrolier semble avoir été trouvé.

La Banque centrale iranienne qui voit ses réserves de change dangereusement baisser depuis plusieurs mois a néanmoins encore suffisamment de ressources pour soutenir le rial. Elle a commencé mardi 3 janvier à injecter massivement des dollars sur le marché des changes. Et cela marche. En deux jours, la monnaie iranienne a regagné le terrain perdu. Du moins sur le marché officiel. Car selon les sources consultées, son niveau varie. Selon l'agence de presse iranienne Irna, un dollar s'échangeait contre 15600 rials mercredi 4 janvier en début d'après-midi tandis que dans la rue il valait 1000 rials de plus.

Par ailleurs la Banque centrale a pris des mesures strictes pour limiter l'évasion des devises. Un voyageur quittant le pays par avion ne peut pas emporter plus de 1000 dollars au lieu de 2000 jusqu'à maintenant. Ceux qui partent par d'autres voies, train ou bateau, ainsi que tous les enfants de moins de douze ans ou encore les voyageurs allant chez les voisins syriens ou irakiens doivent se contenter de la moitié de cette somme.

Si ce dispositif ne parvient pas à enrayer durablement la baisse du rial, c'est toute l'économie iranienne qui va souffrir un peu plus car la facture des biens importés va s'enflammer tandis que l'embargo sur les ventes de pétrole qui se prépare en Europe privera Téhéran d'une source précieuse de revenu. Un baril iranien exporté sur 5 est destiné à l'Union Européenne. 

L' embargo européen sur le pétrole iranien pourrait être décidé au cours d'une réunion du conseil des ministres des affaires étrangères le 30 janvier prochain, a déclaré à Lisbonne le chef de la diplomatie française Alain Juppé. Les Etats-Unis ont accueilli ce mercredi 4 janvier comme une « très bonne nouvelle » cet accord de principe trouvé entre les pays européens si Téhéran ne s'engage pas à coopérer avec la communauté internationale sur le nucléaire.

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