L'Iran vend 80 % de son pétrole à l'Asie. On pourrait donc se dire que l'économie iranienne est insensible aux sanctions occidentales. Le problème, c'est que même ces clients fidèles ont toutes les difficultés du monde à payer l'Iran pour son pétrole. Les transactions en dollars ou en euros sont devenues quasi-impossibles avec l'Iran. Résultat : la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde règlent de plus en plus leur facture pétrolière en faisant du troc ou en octroyant des lignes de crédit aux entreprises iraniennes.
Mais c'est autant de recettes en moins pour l’État iranien, contraint de baisser les subventions sur les produits de première nécessité ; autant de devises en moins pour la Banque centrale iranienne, qui de ce fait a de plus en plus de difficultés à soutenir la monnaie nationale, le rial. Même les clients fidèles essaient de tirer profit de la situation : la Chine a diminué ses commandes à l'Iran en janvier pour obtenir une ristourne sur sa facture.
Si pour l'instant l'industrie pétrolière proprement dite n'a pas été directement visée par les sanctions, elle a tout de même vu fuir les investissements occidentaux or les investissements sont indispensables ne serait-ce que maintenir la production à niveau, et, c'est un fait, elle a baissé de 10 % depuis 2008. Plusieurs projets ont aussi été suspendus ou largement retardés, comme l'exploitation du gisement gazier de South Pars.