La justice égyptienne perquisitionne les sièges de plusieurs ONG

En Egypte, la justice a ordonné la perquisition des locaux de plusieurs organisations non gouvernementales, dont deux américaines. Cette décision fait suite à l'ouverture d'une enquête lancée en août dernier par l'organe judiciaire sur des « financements étrangers illicites ».  Selon le Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'homme, il s'agit d'une campagne sécuritaire visant à museler les ONG de droits de l'homme, notamment celles qui reçoivent des fonds d'origine américaine, et les autorités suivent à la lettre une loi établie en 2002.

La loi qui régit les ONG en Egypte ne date pas d'hier. Il s'agit de la loi numéro 84 établie en 2002, sous le régime de Hosni Moubarak, qui restreint l'établissement des organisations en Egypte et notamment leurs financements étrangers.

Cette loi donne des pouvoirs discrétionnaires au ministère de la Solidarité sociale et à celui de la Justice qui décident, selon leur bon vouloir, des permis accordés et de la légalité ou non de telle ou telle ONG.

La loi permet en outre aux forces de sécurité d’intervenir dans le fonctionnement des ONG et des associations. C'est ce qui s'est produit jeudi 29 décembre, avec la perquisition de plusieurs d'entre elles. Selon certains témoins, l'accès aux bureaux a été bloqué par la police, qui en ressortait avec des cartons de documents. Aucune arrestation n'a été déclarée, mais les ordinateurs et les téléphones portables ont été saisis.

Selon les ONG de droits de l'homme, cette enquête a été lancée en juillet dernier par le gouvernement contre le financement présumé illégal d'ONG égyptiennes par des fonds en provenance de l'étranger.

Certains font le lien avec le discours de la représentante des Etats-Unis au Caire en août qui avait soutenu le financement de projets à hauteur de 40 millions de dollars pour promouvoir la démocratie en Egypte. Plusieurs organisations ont  lancé des actions en justice contre les procès militaires en cours depuis le mois de mars, qui ont irrité le Conseil supérieur des forces armées.

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