Egypte: reprise du procès de Moubarak après deux mois d'arrêt

Le procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, a repris ce mercredi 28 décembre, abordant essentiellement des questions de procédure. Le rythme s'accélérera dès lundi. L'ancien Raïs, âgé de 83 ans et souffrant de problèmes cardiaques, est arrivé sur un brancard dans la salle d'audience en se cachant les yeux avec un bras et protégé par des policiers.

La séance de mercredi a été essentiellement consacrée à des questions de procédure. La défense a notamment demandé que les résultats des enquêtes sur les violentes répressions de manifestations qui ont eu lieu entre octobre et décembre soient ajoutés au dossier. Une tentative de démontrer que la répression n’a pas changé puisque une centaine de manifestants ont été tués par les forces de l’ordre, police et armée, au cours de ces manifestations.

A partir de lundi, le procès devrait reprendre à un rythme accéléré avec des séances quotidiennes afin de pouvoir écouter tous les témoins à charge et à décharge avant de procéder au réquisitoire du parquet et aux plaidoiries de la défense, sans oublier les avocats des parties civiles.

Meurtre et corruption aggravée

Le procès avait été interrompu à la suite d’une procédure en récusation contre le juge Ahmad Refaat accusé de favoriser l’ex-président. Hosni Moubarak a quitté le pouvoir le 11 février dernier à l'issue d'une révolution de 18 jours. Son procès a débuté le 3 août. L'ancien chef d'Etat est poursuivi, avec son ancien ministre de l’Intérieur, pour meurtre à l’encontre de 850 manifestants et est accusé, avec ses deux fils, de corruption aggravée.

Les avocats des familles de victimes de la répression avaient demandé cet automne le dessaisissement des trois juges responsables du procès au tribunal du Caire. Cette requête a été rejetée. Lors d'une audition clé début octobre, le maréchal Mohammed Hussein Tantaoui, chef du Conseil militaire au pouvoir, avait dédouané Hosni Moubarak. « Personne ne nous a demandé de tirer sur la population et nous ne tirerons jamais », avait-il déclaré. Mais les manifestants égyptiens accusent les militaires de protéger leur ancien commandant.

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