En Syrie, le CNS demande aux représentants de la Ligue arabe de se rendre à Homs

En Syrie, le principal mouvement de l'opposition, le Conseil national syrien, demande aux observateurs de la Ligue arabe de se rendre dans la ville de Homs, où, d'après l'opposition, les forces du régime de Damas « assiègent » un quartier insurgé.

Quatre mille soldats sont sur le point de s'emparer du quartier Baba Amro à Homs, selon le Conseil national syrien. La ville de Homs, haut lieu de la contestation, est soumise à des bombardements ininterrompus depuis plusieurs jours, précise un communiqué du Conseil. L'opposition syrienne demande à ce que les observateurs de la Ligue arabe « aillent immédiatement à Homs, notamment dans les quartiers assiégés, pour remplir leur mission ».

Les observateurs sont plus de 50 experts arabes, spécialistes dans différents domaines, notamment politique, droits de l'Homme et militaire. Ils doivent arriver dès lundi 26 décembre 2011 en Syrie, et une mission de la Ligue arabe se trouve depuis jeudi à Damas, pour préparer leur arrivée.

Le Conseil national syrien semble toutefois assez sceptique sur les chances de réussite de cette mission d'observation. La preuve, dans son communiqué, le mouvement de l’opposition demande aux observateurs soit de se rendre dans tous les points chauds en Syrie, soit de mettre fin à leur mission s'ils ne peuvent pas la mener à bien.

« Je pense que cette mission va échouer »

Moussab Azzawi, coordonnateur de la section internationale de l'Observateur syrien pour les droits de l'homme ne croit pas que le gouvernement de Damas veut vraiment faciliter la mission d'observation de la Ligue arabe.

« Si on revient sur les déclarations du ministre syrien des Affaires étrangères, il a dit très clairement : "nous avons donné notre accord pour que les observateurs aillent dans les points chauds mais pas pour qu'ils aillent dans les points sensibles", et j'essaye de toutes mes forces de comprendre ce qu'il entend par points sensibles. C'est un terme très vague, tout peut-être un point sensible. En tout cas, les autorités ont dit que tout ce qui est lié aux problèmes militaires est considéré comme un point sensible. », s'inquiète Moussab Azzawi.

Et d'ajouter :« Qu'est-ce qu'on peut dire alors des centres de détention qui se trouvent par centaines dans les sous-sols des bases militaires? Et encore des milliers de détenus qui se trouvent dans les camps militaires et sont soumis à des tortures ? Si les observateurs veulent visiter ce genre d'endroits ils ne seront pas libres de leurs mouvements, ils ne pourront pas aller où bon leur semble dans le pays. Donc je pense que cette mission va échouer. »
 

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