Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga
Fadel est un chauffeur de taxi chiite de la capitale irakienne. Ce dimanche matin, il ne peut cacher sa bonne humeur. Les soldats américains ont quitté l’Irak, et c’est tant mieux, même s’il admet que la situation est encore loin d’être des plus parfaites.
« Je suis très heureux. Mais nous avons besoin de pouvoir, de personnes qui nous soutiennent. Il ne faut pas abandonner les gens sans véritable pouvoir à la tête du pays. Les Américains étaient ceux qui contrôlaient la situation en Irak. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de véritables forces de sécurité capables de contrôler le pays ».
Et puis il y a ceux que ce retrait inquiète. Particulièrement au sein des minorités qui se sentent aujourd’hui victimes de discrimination de la part d’un gouvernement. C’est le cas d’Omar. Il est agent administratif.
« Je ne ressens rien car il n’y a aucune différence entre la période où les Américains étaient là et aujourd’hui. Tout va aller en s’empirant, ce n’est pas comme à l’époque de Saddam. Il n’y a aucune sécurité, et notre gouvernement est dirigé par des Chiites, alors que nous sommes sunnites. Je ne me sens pas vraiment en sécurité dans ce pays ».
Les Etats-Unis laissent derrière eux un pays divisé par les tensions intercommunautaires. Une situation qui fait craindre une exacerbation des violences toujours difficiles à neutraliser.