Irak: sentiments mitigés après le retrait des troupes américaines

Les derniers soldats américains ont quitté l’Irak à l’aube de ce dimanche 18 décembre 2011. Une page se tourne, celle d’une guerre qui aura duré près de neuf ans et dont les conséquences continuent de semer le trouble à travers le pays qui traverse une nouvelle crise politique. Un retrait  diversement interprété par les Bagdadis.

Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga

Fadel est un chauffeur de taxi chiite de la capitale irakienne. Ce dimanche matin, il ne peut cacher sa bonne humeur. Les soldats américains ont quitté l’Irak, et c’est tant mieux, même s’il admet que la situation est encore loin d’être des plus parfaites.

« Je suis très heureux. Mais nous avons besoin de pouvoir, de personnes qui nous soutiennent. Il ne faut pas abandonner les gens sans véritable pouvoir à la tête du pays. Les Américains étaient ceux qui contrôlaient la situation en Irak. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de véritables forces de sécurité capables de contrôler le pays ».

Et puis il y a ceux que ce retrait inquiète. Particulièrement au sein des minorités qui se sentent aujourd’hui victimes de discrimination de la part d’un gouvernement. C’est le cas d’Omar. Il est agent administratif.

« Je ne ressens rien car il n’y a aucune différence entre la période où les Américains étaient là et aujourd’hui. Tout va aller en s’empirant, ce n’est pas comme à l’époque de Saddam. Il n’y a aucune sécurité, et notre gouvernement est dirigé par des Chiites, alors que nous sommes sunnites. Je ne me sens pas vraiment en sécurité dans ce pays ».

Les Etats-Unis laissent derrière eux un pays divisé par les tensions intercommunautaires. Une situation qui fait craindre une exacerbation des violences toujours difficiles à neutraliser.

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