Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalife
Soumis à des pressions sans précédent, isolé dans le monde arabe, Bachar el-Assad assure pourtant qu’il ne pliera pas. Dans une interview au Sunday Times britannique, le président affirme qu’il est prêt à combattre et à mourir face à une intervention étrangère. «Cela va de soi, c’est indéniable», dit-il.
La politique du bord du gouffre est une spécialité que le régime syrien pratique avec habileté depuis des décennies. La crise actuelle, la plus grave qu’il traverse depuis quarante ans, ne déroge pas à la règle.
Damas amende profondément le protocole de déploiement d’observateurs proposé par la Ligue arabe. Celle-ci rejette les modifications qui vident, selon elle, le plan de son contenu. Les Syriens rétorquent qu’ils n’acceptaient pas les ultimatums mais assurent dans le même temps qu’ils étaient prêts à poursuivre les négociations.
En réalité, la Syrie ne se sent pas aussi acculée que le pense l’Occident. Avec le Liban et l’Irak, elle dispose de longues frontières ouvertes sur le monde.
Sur le plan interne, huit mois de protestation n’ont pas porté un coup sérieux à la solidité des institutions. Seule une intervention étrangère est susceptible de modifier les rapports de force. Cette éventualité n’est pas du tout d’actualité pour le moment.