Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
La Chine et la Russie refusent d’admettre que l’Iran cherche actuellement à se doter de la bombe atomique. Pékin et Moscou estiment que le directeur de l’AIEA est allé trop loin, qu'il a outrepassé son mandat, en concluant pour la première fois que les intentions militaires du programme nucléaire de Téhéran ne faisaient plus de doute.
En fait, Russes et Chinois jugent très sévèrement l’audace de Yukiya Amano. Depuis la création de l’AIEA par l’ONU en 1957, ce Japonais est le premier directeur général à affirmer qu’un pays signataire du Traité de non-prolifération est sur le point de devenir une puissance nucléaire, en violation totale du droit international.
Or la Chine et la Russie ont nié qu’adresser un ultimatum à Téhéran soit nécessaire. Face à l'enjeu historique, aux risques inédits de proliférations, les Occidentaux estiment que la réponse politique est très faible et voient là une façon détournée de remettre publiquement en cause l’indépendance de l’AIEA depuis que Yukiya Amano en a prit la direction. En 2009, son élection avait été laborieuse, il avait fallu plusieurs tours de vote et Washington avait mis tout son poids dans la balance.
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