Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
C’était un simple briefing d’à peine cinquante minutes, dans l’une de ces salles de projection onusiennes tout ce qu’il y a de plus impersonnel. Mais c’était quand même un briefing historique. Vendredi 11 novembre 2011, les diapositives défilaient et le chef des inspecteurs de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a détaillé devant des délégations médusées toutes les composantes techniques d’un programme nucléaire militaire que l’Iran continue de nier farouchement.
Russes et Chinois sont ressortis livides et désormais à Vienne plus personne n’en doute : l’Iran veut bel et bien la bombe atomique. La question maintenant est de savoir comment réagir face à cette nouvelle donne.
« Il faut voter des sanctions tout de suite », plaident les Occidentaux, qui espèrent relancer la révolte populaire en Iran et faire enfin tomber le régime des mollahs.
« Il en est hors de question », rétorquent Russes et Chinois qui veulent repousser l’échéance à mars prochain. Ce serait comme avouer tout de suite que l’Iran est désormais officiellement une puissance nucléaire. Et le monde n’est pas encore préparé à une telle perspective.