Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Ankara a cette fois bel et bien lâché le régime de Damas. Le discours des dirigeants turcs est passé de l’infanterie légère à la grosse cavalerie ce lundi avec le discours du Premier ministre Erdogan, d’abord, mais aussi les déclarations du président de la République et du chef de la diplomatie, et enfin l’annonce des premières sanctions par le ministre de l’Energie.
Monsieur Erdogan d’abord a littéralement pris à partie celui qu’il appelait il y a quelques mois encore son « frère », en tutoyant le chef de l’Etat syrien : « Bachar, tu es sur le fil du rasoir, a-t-il lancé, et tu dois arrêter les fauteurs de troubles » qui ont attaqué samedi trois représentations diplomatiques turques en Syrie. Et le Premier ministre d’ajouter : « tous ceux qui jusque-là s’en sont pris au drapeau turc ont eu l’occasion de le regretter »…
Le président Gül constate lui que le régime syrien est dans l’impasse et prévient que s’il ne change pas, la Turquie, elle, modifiera son attitude envers lui. Le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu regrette que Damas n’ait pas saisi la dernière chance offerte par Ankara, annonçant l’artillerie lourde des sanctions dont le ministre de l’Energie a annoncé le début : arrêt des prospections pétrolières communes avec les Syriens et possible arrêt des livraisons d’électricité à ce pays. Ce n’est probablement que le début…