La journée de ce lundi 14 novembre a été la plus meurtrière en Syrie depuis la mi-mars 2011 affirme l'Observatoire syrien des droits de l'homme basé à Londres. Selon ses chiffres, plus de 70 personnes, civils et militaires ont été tués ce lundi dans le pays.
Des déserteurs de l'armée ont également utilisé leurs armes, une trentaine de soldats auraient été tués ainsi qu'une douzaine de ces déserteurs, selon les chiffres de l'ONG, des chiffres difficiles à vérifier.
Les violences se sont intensifiées ces derniers jours, en réaction à l'annonce de la Ligue arabe de son intention de suspendre la Syrie à compter du 16 novembre.
« Le régime est devenu fou après la décision récente prise par la Ligue arabe de suspendre la Syrie, explique Moussab Azzawi, coordinateur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme à Londres. Hier à Deraa, où le mouvement de contestation a commencé il y a neuf mois, les forces de sécurité ont essayé de réprimer la population qui a envahi les rues en manifestant et en faisant des opérations d'envoi d'images en temps réel en utilisant des téléphones par satellite, en montrant les manifestations massives. Donc les forces de sécurité ont eu recours aux tirs aveugles pour disperser la foule. Dans un village à l'ouest de Deraa, à Basr al Harir, elles ont tué douze personnes d'un coup. »
La Ligue arabe tiendra demain une réunion exceptionnelle à Rabat au Maroc. L'organisation veut réfléchir aux moyens d'accroître la pression sur la Syrie pour forcer le régime à cesser les violences à l'encontre des opposants.
De son côté, l'opposition tente d'infléchir la position de la Russie. Une délégation du Conseil national syrien est à Moscou pour demander aux Russes une condamnation des violences.
Et enfin la Turquie, alliée économique et politique de la Syrie avant les troubles dans ce pays, a vivement condamné la répression du régime de Damas. « La Turquie a perdu espoir de voir le régime syrien répondre favorablement aux demandes de la communauté internationale d'engager des réformes démocratiques et de mettre fin à la répression », a déclaré mardi son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.