Les premiers commentaires de l’ambassadeur syrien au Caire, qui a qualifié d' « illégales » les mesures de la Ligue, ne laissent pas trop de suspense quant à la réaction de Damas. Désormais, la Ligue arabe est même qualifiée de « valet de l'Occident et des Américains ».
Les manifestations pro-Assad de ce dimanche 13 novembre dans la capitale syrienne et à Alep notamment, dont les images sont complaisamment diffusées sur la télévision publique, ne sont pas plus surprenantes. Le régime syrien a l'habitude d'utiliser ce genre de procédé.
Il est également habituel d'envoyer des pseudo-manifestants mettre à sac des ambassades ou des représentations diplomatiques, comme cela a été le cas samedi soir 12 novembre pour celles d'Arabie Saoudite, du Qatar, de la France et de la Turquie. Mais ces réponses ne suffiront sans doute plus, cette fois, à intimider l'assemblée de la Ligue au Caire.
La Ligue arabe étudie des solutions
Désormais, Bachar el-Assad ne peut plus se protéger sous le parapluie arabe. Pour avoir refusé d'appliquer le plan de sortie de crise, contrairement à ce qu’il avait promis, le raïs syrien risque bien d'avoir épuisé l'un de ses derniers jokers.
A la lumière des attaques du régime de ce week-end, la Ligue arabe a, de son côté, prévu d’étudier un mécanisme de protection des civils en Syrie. En visite à Tripoli, son secrétaire général, Nabil al-Arabi, a affirmé, sans plus de précision, que l'organisation étudiait désormais cette option.
Ce mécanisme de protection des civils ne veut pas forcément dire « intervention étrangère ». Ce n'est pas en tout cas l'option souhaitée pour l'instant par le Conseil national syrien, le CNS, qui regroupe les principaux courants de l'opposition syrienne.
Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se réuniront à Rabat, au Maroc, mercredi 16 novembre pour examiner à nouveau la situation en Syrie, le jour même où la suspension du pays de Bachar el-Assad doit prendre effet.