La Palestine va désormais pouvoir prendre des décisions par elle-même au sein de l'Unesco. Tout d'abord, elle pourra ratifier la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial, ce qui lui permettra de présenter des sites sur les listes du patrimoine mondial de l'Unesco au nom de la Palestine. Une demande d'inscription de l'église de la Nativité de Bethléem au patrimoine mondial de l'Humanité a déjà été déposée, pour qu'elle soit examinée en juin prochain à Saint-Pétersbourg.
Certains se demandent si la nouvelle adhésion de la Palestine à l'Unesco pourrait avoir un effet négatif sur la relance des négociations de paix avec Israël. Selon les Palestiniens, il n'en est rien.
Un Etat palestinien reconnu à l'ONU
Depuis quelques années, les Palestiniens ont entamé des démarches de rehaussement de leur statut dans plusieurs instances internationales, pour obtenir le statut de membre à part entière et non plus de simple observateur.
Ainsi, le Conseil de sécurité de l'ONU examinera leur demande de reconnaissance en tant qu'Etat, probablement le 11 novembre. Mais la position des Etats-Unis au conseil semble inchangée : Washington menace toujours d'utiliser son droit de veto pour s'y opposer.
Le continent africain, qui a toujours soutenu la Palestine, a voté en masse même si certains Etats comme le Togo, le Rwanda, l'Ouganda, le Cameroun, la Côte-d'Ivoire et le Liberia se sont abstenus et que Madagascar, l'Ethiopie et l'Erythrée se sont diplomatiquement absentés.
La France s'est également prononcée en faveur de l'adhésion, en « prenant ses responsabilités », selon Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, ajoutant que la France continuait d'autre part de prier ses partenaires palestiniens de « travailler en direction de l’Assemblée générale de Nations unies ».
Pour le ministère israélien des Affaires étrangères, il s’agit d’une « manœuvre palestinienne unilatérale » qui ne changera rien sur le terrain, mais éloigne davantage la possibilité d’un accord de paix, rapporte le correspondant de RFI à Jérusalem, Michel Paul. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu parle de « démarche inadmissible » et la réaction la plus forte provient du chef de la diplomatie israélienne. Avigdor Lieberman propose qu’Israël rompe toutes formes de relations avec l’Autorité palestinienne et lui fasse payer le prix fort. Le ministre envisage de couper toutes coopérations avec l’Unesco.