La Palestine bientôt nouvel Etat membre de l’Unesco ?

En quête de reconnaissance internationale d'un Etat, les Palestiniens viennent d’obtenir une première victoire diplomatique. Hier mercredi 5 octobre 2011, le Conseil exécutif de l'Unesco, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture, a approuvé à la majorité une recommandation pour attribuer à la Palestine un statut de membre à part entière.

La procédure

Le Conseil exécutif de l'Unesco est le pendant du Conseil de sécurité de l'ONU, avec une différence de taille : il n'y a pas de droit de veto. C'est ce Conseil qui a, hier, approuvé à une large majorité, par 40 voix sur 58, une recommandation initiée par les pays arabes. Cette recommandation, qui vise à faire de la Palestine un membre à part entière, sera soumise à la fin du mois à la Conférence générale de l'Unesco, qui peut-être comparée à l'Assemblée générale des Nations unies.

Pour que la Palestine, qui bénéficie jusqu’à présent d’un statut d'observateur, devienne un Etat membre, la Conférence doit approuver la recommandation par une majorité des deux tiers de ses 193 membres, lors de sa session qui se tiendra du 25 octobre au 10 novembre à Paris, où siège l'organisation.

Les opposants

Quatre pays, dont les Etats-Unis, ont voté contre et 14 se sont abstenus. Les Européens n’ont pas été en mesure de trouver une position commune. L'Allemagne, la Lettonie et la Roumanie ont voté contre. La Belgique, le Danemark, la Slovaquie, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie et la Pologne se sont abstenus. La France a fait savoir qu'elle jugeait cette demande prématurée, soulignant que la priorité pour l'heure devait être « la reprise des négociations » avec Israël.

Les Etats-Unis ont très vivement réagi qualifiant cette démarche d’« inappropriée », appelant « toutes les délégations » à voter « non à cette recommandation ». A Washington, Kay Granger, la présidente la commission de la Chambre des représentants chargée de répartir les fonds pour la politique étrangère américaine, a prévenu qu'elle allait s'« employer à mettre fin au financement » de l'organisation culturelle par les Etats-Unis.

Les conséquences d’un changement de statut

Au-delà de la portée symbolique de ce changement de statut, la Palestine pourra alors déposer des demandes de reconnaissance au patrimoine mondial de l'humanité pour des sites dans les Territoires palestiniens occupés par Israël. Les Palestiniens comptent notamment présenter les candidatures de Jéricho, Bethléem, le lieu de naissance du Christ et d'Hébron, qui abrite un site religieux hautement révéré à la fois par les juifs et les musulmans.

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