Les Palestiniens sont confiants. Pour que leur demande d'adhésion soit acceptée, il faut que la majorité des deux tiers des 193 Etats membres de l'ONU vote en leur faveur, ce qu'ils sont sûrs d'obtenir. Mais si la demande est acceptée, les Etats-Unis menacent d'arrêter immédiatement leur financement à l'Unesco, soit 70 millions d'euros, ce qui représente 22% du budget de l'agence onusienne.
En effet, Washington fait valoir deux lois promulguées en 1990 qui interdisent le financement d'une agence de l'ONU qui accepterait les Palestiniens comme membre à part entière. Vendredi, la directrice générale de l'Unesco, la Bulgare Irina Bokova, a averti des conséquences graves de l'arrêt du financement américain : « Il faudra couper des programmes » mais surtout parce que « c'est un problème qui concerne l'universalité de notre organisation », a-t-elle déclaré.
Des pressions diplomatiques étaient en œuvre dimanche pour que les Palestiniens repoussent le délai de leur demande d'adhésion au moins jusqu'à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui doit examiner la demande palestinienne de reconnaissance en tant qu'Etat, mais cette fois avec la menace de veto des Etats-Unis. En revanche, à l'Unesco, il n'y a pas de veto.
L’Etat hébreu contre cette action
Israël critique vivement cette demande d’adhésion de la Palestine à l’Unesco. Au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, on publie la réaction suivante : « Les actions des Palestiniens à l’Unesco nient à la fois les négociations bilatérales et la proposition du Quartette de poursuivre le processus diplomatique ».
Ce que les Israéliens souhaitent à l’heure actuelle, ce sont des négociations discrètes avec les Palestiniens loin des micros et des caméras. Exactement le contraire de ce qui va se passer à l’Unesco.