L'Unesco vote ce lundi sur l'adhésion de la Palestine

Ce lundi 31 octobre, les 193 membres des Nations unies devront se prononcer sur la demande d'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat membre à part entière, alors que jusqu'à présent il n'avait qu'un statut d'observateur. Le vote devrait intervenir en fin de matinée, le jour de l'intervention du ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki en session plénière. Mais les Etats-Unis et certains pays européens ont exercé de fortes pressions sur l'Autorité palestinienne pour qu'elle renonce à cette candidature.

Les Palestiniens sont confiants. Pour que leur demande d'adhésion soit acceptée, il faut que la majorité des deux tiers des 193 Etats membres de l'ONU vote en leur faveur, ce qu'ils sont sûrs d'obtenir. Mais si la demande est acceptée, les Etats-Unis menacent d'arrêter immédiatement leur financement à l'Unesco, soit 70 millions d'euros, ce qui représente 22% du budget de l'agence onusienne.

En effet, Washington fait valoir deux lois promulguées en 1990 qui interdisent le financement d'une agence de l'ONU qui accepterait les Palestiniens comme membre à part entière. Vendredi, la directrice générale de l'Unesco, la Bulgare Irina Bokova, a averti des conséquences graves de l'arrêt du financement américain : « Il faudra couper des programmes » mais surtout parce que « c'est un problème qui concerne l'universalité de notre organisation », a-t-elle déclaré.

Des pressions diplomatiques étaient en œuvre dimanche pour que les Palestiniens repoussent le délai de leur demande d'adhésion au moins jusqu'à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui doit examiner la demande palestinienne de reconnaissance en tant qu'Etat, mais cette fois avec la menace de veto des Etats-Unis. En revanche, à l'Unesco, il n'y a pas de veto.

L’Etat hébreu contre cette action

Israël critique vivement cette demande d’adhésion de la Palestine à l’Unesco. Au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, on publie la réaction suivante : « Les actions des Palestiniens à l’Unesco nient à la fois les négociations bilatérales et la proposition du Quartette de poursuivre le processus diplomatique ».

Ce que les Israéliens souhaitent à l’heure actuelle, ce sont des négociations discrètes avec les Palestiniens loin des micros et des caméras. Exactement le contraire de ce qui va se passer à l’Unesco.

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