Forte émotion en Turquie après l'attaque meurtrière du PKK

Les bombardements se poursuivent dans le nord de l’Irak ce jeudi 20 octobre 2011. L’aviation turque continue de frapper les bases de la rébellion du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. En représailles à l’attaque meurtrière qui a fait 24 morts parmi les militaires. Une attaque dénoncée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui demande à l'Irak et la Turquie de dialoguer pour trouver une issue pacifique à ce conflit. Alors qu’en Turquie l’émotion est grande.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

L’Etat turc semble bien désemparé face à cette émotion qui est à son comble dans le pays. Emotion avec des manifestations populaires spontanées dans de nombreuses provinces hier, avec les larmes du ministre de la Culture et du Tourisme Ertugrul Günay et de la présentatrice de la télévision nationale en direct.

Emotion encore parce que la Turquie enterre aujourd’hui les neuf victimes dont cinq policiers de l’attentat de la veille. La cérémonie de levée des corps des 24 soldats tués hier se tiendra d’ailleurs dans un endroit tenu secret alors que d’habitude, elle est retransmise en direct à la télévision.

Emotion encore à l’Assemblée nationale où les éclats de voix d’hier feront place à une session à huis clos aujourd’hui, consacrée à la lutte antiterroriste. L’émotion du président de la République Abdullah Gül a également surpris, lui qui est habituellement si consensuel a promis hier une « vengeance proportionnelle ».

L’émotion qui se lit aussi dans les commentaires et les éditoriaux de la presse ce matin. La presse se demande comment on a pu en arriver là, et notamment comment une armée turque sur les dents ne repère pas les mouvements de quelque 500 assaillants du PKK ? La presse se demande aussi pourquoi les négociations, désormais avérées avec la direction de la rébellion kurde, n’amènent pas de trêve ? Bref, combien de temps durera encore cette guerre sans nom ?

Certes l’armée poursuit ses opérations dans le nord de l’Irak et le président de la région autonome kurde d’Irak, Massoud Barzani, est aujourd’hui à Ankara pour apporter son soutien, mais chacun sait que la solution n’est pas là.

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