Yémen: l’armée réprime dans le sang une manifestation à Sanaa, au moins 22 morts

L’armée yéménite, fidèle au président Ali Abdallah Saleh, a ouvert le feu pour disperser des centaines de manifestants réunis ce samedi 15 octobre à Sanaa. Au moins 22 personnes ont été tuées. On compte également de nombreux blessés. Dans le même temps, de violents affrontements à l'arme automatique et aux obus, ont opposé des combattants de tribus rivales pro et anti-Saleh dans le quartier Al-Hassaba dans le nord de Sanaa, selon des témoins. 

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

Cette reprise de la violence était attendue. Depuis plusieurs jours, le Comité des jeunes de la révolution avait annoncé la marche sur internet. Une annonce qui avait d’ailleurs suscité la crainte parmi les manifestants eux-mêmes.

Plusieurs tirant la sonnette d’alarme, expliquant que ce n’est pas la façon de mener la révolution. Tous ont en tête la journée du 18 septembre dernier, deuxième jour le plus sanglant au Yémen depuis le début des manifestations fin janvier. Une cinquantaine de manifestants avaient alors trouvé la mort.

Mais ces appels au calme n’ont visiblement pas été écoutés, puisque ce matin dès 10 heures, les occupants du campement des anti-régime de Sanaa se sont réunis sur l’avenue 60 et ont entamé leur marche.

Dans les bouches, des slogan « Pour un nouveau Yémen », et des encouragements pour la première division de blindés de l’armée yéménite, des soldats passés dans l’opposition qui, aujourd’hui, se placent en défenseurs des manifestants.

Le cortège s’est dirigé vers l’avenue al-Zoubeïri, ligne de démarcation entre les troupes de Saleh et celles de Mohsen, le général qui dirige les troupes de l’opposition. En se dirigeant vers cette zone ultra sensible de la capitale yéménite, les protestataires allaient à l’affrontement.

A 11h23, heure locale, les premiers tirs se sont fait entendre. Il est impossible d’identifier clairement leurs auteurs, le clan Saleh comme celui de Mohsen, se tenant prêts depuis le matin, kalachnikov et katioucha à l’épaule.

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