Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Au Yémen, Ali Abdallah Saleh est président mais aussi roi des annonces sans suite. L’été dernier, par exemple, par trois fois le chef de l’Etat yéménite a annoncé son retour au Yémen mais sa rentrée est finalement intervenue au moment où l’on s’y attendait le moins, sans annonce au préalable.
Ainsi, les opposants ne relèvent même pas la déclaration de Saleh. Cela fait bien longtemps que pour eux ses mots n’ont plus d’importance, ils attendent des actions.
Le fond même de la déclaration de Saleh laisse planer le doute sur la possibilité d’un départ du pouvoir. Il dit vouloir remettre son poste à « des personnes sincères et concernées », se gardant de donner des noms et donc posant un point d’interrogation sur l’identité des personnes concernées.
Néanmoins, toutes les options restent possibles. Le président yéménite serait imprévisible ces derniers temps. Un de ses neveux, responsable d’une des principales branches de l’armée, explique, sous couvert d’anonymat : « Je n’ai appris le retour du président que douze heures avant son atterrissage à l’aéroport de Sanaa. C’est un personnage qui a toujours aimé les sorties de pistes. »