Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Cela faisait trois jours, que pas une vibration, pas une détonation n’avait ébranlé la capitale yéménite. « Ca négocie », explique un officier général de l’armée. Pas de dialogue direct, mais différents intermédiaires pour faire la navette entre Ali Abdallah Saleh et le général dissident Ali Mohsen.
Pour éviter de compromettre les discussions, les troupes des deux clans ont gelé leurs actions dans le cœur de la capitale. Ainsi, les environs de l’intersection Kentucky, transformés en zone de guerre la semaine dernière, rouvrent progressivement à la circulation. Et les manifestants antirégime ont redirigé leur marche dans une zone moins sensible de Sanaa pour éviter les confrontations.
Au nord de Sanaa en revanche, la trêve ne tient plus. Dans le quartier de Hassaba, les heurts n’opposent pas ici directement le clan Saleh à Mohsen mais à un de ses alliés, la famille Ahmar et ses milices armées. « Hassaba c’est notre terre », déclarait, il y a quelques semaines Sadeek al-Ahmar, chef de la puissante confédération tribale Hashed.