Yémen: l'armée tire au mortier sur le campement des opposants

Après plus de trois mois passés à se faire soigner en Arabie Saoudite, le président yéménite Ali Abdallah Saleh a déclaré être rentré dans son pays avec «un rameau d'olivier à la main». Des paroles contredites par les combats qui ont repris hier vendredi entre les troupes qui lui sont loyales et ses adversaires, faisant 17 morts et 55 blessés.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

On vend, on marche, on chante, après l’attaque de la nuit dernière, le cœur du campement des anti-régime bat toujours aussi fort. Les tentes par dizaines sont toujours en place, et les protestataires toujours aussi déterminés à poursuivre leur mobilisation.

C’est vraisemblablement à des endroits très localisés de la place du changement où les anti-régime campent depuis six mois, que l’assaut a eu lieu. Difficile de savoir avec précision ce qui s’est passé. Un occupant d’une des tentes de l’entrée sud, l’une des plus exposée à l’attaque, rapporte que les tirs visaient essentiellement les militaires de l’opposition positionnés quelques mètres devant les manifestants afin de les protéger.

Mais les soldats ne sont pas les uniques victimes, un médecin de l’hôpital de la place du Changement confirme, lui, la mort d’au moins 17 protestataires dans la nuit de vendredi à samedi.

Si ce samedi matin, le calme règne sur le campement des anti-régime, les tirs continuent à secouer la capitale yéménite, invalidant le cessez-le-feu annoncé hier par le chef de l’Etat yéménite. C’est la deuxième fois en une semaine qu’une trêve est annoncée au Yémen et la deuxième fois qu’elle est rompue en moins de 24h.

Partager :