De notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Il y a six mois, c’était une mosquée, aujourd’hui c’est le premier centre de réception des victimes des affrontements qui opposent les troupes de Saleh à celle de l’opposition. Situé sur la campus des anti-régime, devant l’université de Sanaa, l’hôpital Midani fonctionne avec des infirmières et docteurs volontaires, parmi eux Mohamed : « Il y a trois jours nous avons reçu 315 blessés par balles, nous avons seulement deux salles d’opération, beaucoup de personnes meurent dans nos mains et l’on ne peut rien faire ».
Les tapis de prière font office de lit et les armoires à Coran, servent de point d’accroche pour les perfusions. Des conditions de travail compliquées, mais aussi périlleuses.
En apparence, les abords de l’hôpital sont paisibles. Dans l’une des allées principales du campement anti-régime, un vendeur de sandales expose ses derniers modèles tandis qu’une dizaine d’hommes se groupent autour d’un marchand de CD proposant les derniers titres sur la révolution.
Les tirs sont partis devant l’hôpital du campement. Une dizaine de coups de feu en une poignée de secondes. Abdul Kani, infirmier de la clinique Midani : « Ça fait vient de l’intérieur même du campement, c’est la troisième fois en 48h que cela se passe ! ».
Dans les prochains jours, le dispensaire Midani devrait ouvrir une salle supplémentaire afin de traiter les patients les plus sévères. Pour le moment redirigés vers des hôpitaux privés de la capitale yéménite.